La conception du projet est représentée dans le graphique ci-dessous

Prestations bénévoles ...

ENEA contribue surtout par l'engagement bénévole d'une équipe de pilotage et de conseil à l'accompagnement, au soutien, au co-training, à l'empowerment ainsi qu'au conseil collégial, à la supervision par les pairs, à la réflexion d'équipe ainsi qu'au coaching des partenaires tunisiens, et ce lors des phases de présence ainsi que lors des réunions virtuelles.

Module 1 du projet: "Inventaire"

Il s'agissait tout d'abord de revitaliser et de développer durablement les structures existantes issues du projet précédent "BUNNT" - le "Réseau des Associations Environnementales dans le Nord-Ouest de la Tunisie" (RAENOT), créé à l'époque. Pour ce faire, il a fallu mettre en place des ressources humaines et assurer un financement à long terme. 

Module de projet 2: "Qualification des multiplicateurs/trices 

9 partenaires de Tunisie - dont 5 femmes et 4 hommes - ont participé à la mesure de qualification organisée à Hanovre en novembre/décembre 2023.

Tous les participants (100%) veulent devenir actifs et adhèrent pleinement (100%) aux objectifs et aux contenus du CO.

Tous les participants s'engagent activement en tant que multiplicateurs pour recruter de nouveaux acteurs ainsi que pour planifier et mettre en œuvre des mesures ("microprojets en tant que forums de dialogue).

Module de projet 3: "Conférence stratégique"

En préparation de la conférence stratégique qui a eu lieu en janvier 2024, les partenaires tunisiens ont organisé un concours fin 2023 afin de recevoir des propositions pour des forums de dialogue proches des citoyens. Des fiches de propositions ont été distribuées aux associations de protection de la nature et de l'environnement affiliées au réseau, aux services administratifs locaux et régionaux ainsi qu'aux citoyens sur les marchés locaux. Au final, 78 propositions de "microprojets" (forums de dialogue) ont été soumises. L'âge des participants s'échelonne de 8 à 92 ans. 

Dans le cadre de la conférence stratégique, les objectifs communs ainsi que les plans de travail concrets ont été décidés - une "charte" commune a été adoptée comme modèle pour le travail en réseau à venir. Les mesures à prendre pour la mise en place de forums de dialogue et de citoyens ainsi que de groupes de travail ont été décidées, de même que l'utilisation des moyens financiers du projet.

Parmi les 78 idées proposées, 40 ont été priorisées et sélectionnées, soit 10 dans chacun des gouvernorats. Elles seront successivement mises en œuvre par les associations du réseau RAENOT en coopération avec les parties prenantes et les citoyens de la société civile.

Vingt-deux personnes (au moins quatre par gouvernorat) ont participé à la formation méthodologique I, dont 12 femmes et 10 hommes. Étaient représentés 8 associations de protection de l'environnement et de la nature, 3 GDA (groupes agricoles) ainsi que 8 services administratifs du secteur forestier et environnemental et des écoles.

Tous les participants (100%) souhaitent s'impliquer activement dans le projet et confirment à 100% l'effet d'apprentissage visé.

"Jardin de découverte de la nature“

La commune de J'rissa dans le gouvernorat du Kef est un exemple de la manière dont les acteurs de l'administration, des initiatives environnementales, de l'industrie minière et de la société civile se réunissent dans le cadre du projet et travaillent ensemble à une stratégie de développement pour la région. BUNNT-CO met notamment l'accent sur la sensibilisation à la nature et à la protection de l'environnement - c'est pourquoi un "jardin de découverte de la nature" est créé dans chaque gouvernorat en tant que projet phare. 

A J'rissa, le terrain choisi pour ce jardin se trouve au milieu du paysage affecté par l'exploitation minière et la désertification dans la cité Essaada. Le jardin public, axé sur l'éducation à l'environnement, vise à renforcer la biodiversité locale et la présence de plantes indigènes. Et ce, dans une localité qui jouxte une ancienne mine de fer et se trouve à proximité immédiate d'une grande cimenterie. Le jardin doit ainsi assurer une renaturation, offrir aux habitants un lieu de découverte de la nature et les sensibiliser aux problèmes environnementaux actuels.

Un "boulevard de la biodiversité" doit mener de la cité minière de J'rissa, avec différentes espèces d'arbres, au jardin de Cité Essaada. Pour ce faire, ainsi que pour le jardin de découverte de la nature lui-même, des arbres et des plantes seront cultivés dans une pépinière du service forestier d'El Kef.

Ainsi, cet exemple du microprojet "Jardin de découverte de la nature" de J'rissa montre comment, dans le cadre du projet BUNNT-CO, non seulement une petite oasis naturelle est construite pour la population locale, mais aussi comment un réseau d'acteurs est initié, qui prend lui-même en main l'amélioration des conditions environnementales axées sur la protection de la nature, de l'environnement et du climat - 

c'est du "community organizing" dans le meilleur sens du terme. 

Les nouveaux arbres plantés sont le signe d'un partenariat tuniso-allemand et de l'avenir commun que représente le projet BUNNT-CO. Grâce au soutien du Ministère des Affaires Etrangères, un important travail de mise en réseau des différents acteurs de la protection de la nature et de l'environnement est ainsi soutenu dans le nord-ouest de la Tunisie. 

Après la visite de l'écomusée, de l'enclos et du centre d'accueil, une réunion d'échange a eu lieu sur place et a permis un débat ouvert sur de nombreux sujets liés à la gestion et à la création d'aires protégées, à la gestion forestière en général, à la législation en vigueur, à l'utilité des approches participatives, à la nécessité de se réconcilier avec les populations riveraines, etc.

Perspective d'un forum de dialogue interrégional

La réserve est une zone protégée reconnue au niveau international selon la Convention de Ramsar, qui peut servir de centre de visite informatif et qui présente une grande richesse d'espèces de la flore et de la faune. Pourtant, le nombre de visiteurs est plutôt faible - un problème que connaissent également de nombreuses autres aires protégées de ce type en Tunisie. La perception publique et la connaissance des espaces naturels protégés remarquables sont plutôt faibles parmi la population. Dans le cadre de BUNNT-CO, il est donc prévu d'intensifier les échanges entre les réserves naturelles afin de pouvoir agir ensemble de manière stratégique pour un écotourisme durable. Des forums de dialogue thématiques doivent ouvrir la voie à une communication environnementale réussie et rassembler les principales parties prenantes.

Parmi les "outputs" de la visite de la réserve naturelle "Saddine" figurait finalement la proposition de commencer par une conférence à laquelle seraient invités les responsables et d'autres acteurs de toutes les aires protégées des quatre gouvernorats, afin d'aborder et de cibler les problématiques communes. Il s'agirait ensuite de mettre en place un forum de dialogue interrégional auquel participeraient tous les acteurs concernés (administrations publiques et société civile actives dans le domaine de la protection de la nature, de l'environnement et du climat) afin de mener des discussions approfondies sur ce thème.

Dans toutes les composantes du projet, les méthodes et stratégies appropriées ont non seulement été élaborées de manière théorique et pratique et traduites en approches de solutions pour l'organisation communautaire dans les différents gouvernorats, mais des méthodes holistiques ont également été explorées pour communiquer les préoccupations du réseau RAENOT, comme le montre l'exemple ci-contre.

24 personnes (au moins quatre par gouvernorat) ont participé à la formation méthodologique II (fin mai 2024), dont 13 femmes et 11 hommes. Sept associations de protection de l'environnement et de la nature, trois GDA (groupements agricoles), deux institutions économiques (Centres d’Affaires) et sept services administratifs du secteur forestier et environnemental ainsi que des écoles étaient représentés.

Tous les participants (100%) souhaitent participer activement au projet et confirment à 100% l'effet d'apprentissage visé.

A Jendouba, l'aménagement communautaire d'un jardin agroforestier pour les femmes seules a été initié en juin 2024. Un GDA (groupement de développement agricole) local a servi de partenaire pour cet échange. Le thème de la sécurité alimentaire durable a été mis en pratique avec des femmes qui sont seules à subvenir aux besoins de leur famille : Avec l'aide des habitants locaux, une parcelle du GDA a été transformée en un exemple d'agriculture durable et d'utilisation traditionnelle des terres avec une faible consommation d'eau et est désormais cultivée par les 30 petites agricultrices du groupe. Elles peuvent ainsi cultiver des légumes, des fruits et des céréales pour leur propre consommation et sont vues et soutenues par la population locale.

Au cours des deux derniers mois du projet, en novembre et décembre 2024, trois actions de reboisement ont été menées à Siliana sur des zones touchées par des incendies de forêt. En 2023, le nord-ouest de Siliana a vu 1200 hectares de forêt détruits par un grand incendie. La population locale voit des problèmes dans le fait que la couverture forestière diminue de plus en plus et que le sol devient ainsi plus sec et moins fertile. En collaboration avec les habitants locaux, notamment les jeunes de la localité de Krib, le reboisement a été planifié avec le service forestier. En trois jours d'action, quatre hectares ont été replantés de jeunes arbres avec l'aide de la population locale. Les participants à l'action ont ainsi appris les conséquences régionales de la crise climatique et ont pu discuter de leur propre marge de manœuvre.

Avec un accent particulier sur le thème de la « gestion de l'eau » parmi les femmes dans le domaine agricole, le forum de dialogue « Gestion de l'eau » du 19 septembre 2024 a été un grand succès en ce qui concerne l'implication des femmes des zones rurales. Le forum de dialogue, qui a réuni 40 participantes, a été suivi d'une visite d'une zone de culture exemplaire, à laquelle ont participé plus de 80 femmes. L'âge des participantes allait de 18 à 74 ans et l'objectif de l'échange sur les problèmes d'irrigation a été plus qu'atteint grâce à l'élaboration de solutions. Après une introduction thématique et une mise en contexte dans le cadre du projet « BUNNT-CO », les participants ont également travaillé en petits groupes sur les causes du manque d'eau et les mesures d'adaptation pour trouver des solutions. L'une des principales conclusions des femmes est la pertinence de l'introduction de systèmes agroforestiers avec des plantes indigènes. Ces cultures mixtes permettent de renforcer la résilience face au changement climatique et de garantir les revenus des producteurs agricoles.

Le forum de dialogue sur la désertification a eu lieu le 26 septembre 2024 avec 35 participants à Kasserine dans le gouvernorat voisin du Kef. Les participants étaient issus aussi bien de la société civile, de la recherche, de l'administration environnementale et forestière, des postes administratifs régionaux que des ONG. La situation de Kasserine, au sud de la zone du projet BUNNT-CO, est particulièrement exposée à une désertification progressive. Pour cette raison, l'ingénieur forestier du gouvernorat de Kasserine a donné un aperçu de la situation au début du forum. Trois groupes ont ensuite travaillé sur la situation environnementale actuelle et les solutions, sur les structures existantes et leurs capacités, ainsi que sur les répercussions sur la société et les possibilités d'action. Le forum a été utilisé pour former différents groupes de travail sur les mesures élaborées.

Le 4 octobre 2024, le forum de dialogue a porté sur la pollution des déchets et de l'environnement dans le nord-ouest de la Tunisie et sur les interventions possibles. Outre les représentants des communes et des autorités, des acteurs de la société civile et des représentants de la gestion des déchets (ANGED et ONAS) y ont participé. La pollution de l'environnement par différents types de déchets a été abordée lors de ce forum. Les déchets ménagers, les déchets industriels, la pollution agricole et les eaux usées posent de gros problèmes dans la vie quotidienne en Tunisie

Ainsi, le club de robotique de l'école a proposé dans le projet de mettre en place un système d'arrosage automatique pour les plantes. Celui-ci consistait à implanter des capteurs dans le sol afin que l'arrosage se fasse dès que les plantes en ont besoin. 

Afin de résoudre le problème du gaspillage de l'eau, un réseau d'arrosage automatique a été mis en place à l'initiative des élèves sensibilisés* et est surveillé par une association locale pendant l'année scolaire en cours. Le club environnemental de l'école s'occupe des plantes elles-mêmes, également en collaboration avec des associations locales. Le jardin est donc un bon exemple de collaboration entre les associations du réseau RAENOT et la société civile, en l'occurrence la future génération d'ingénieurs et d'écologistes.

Jendouba : jardin communal pour l'apprentissage des traditions culturelles dans l'agriculture

Le jardin d'aventure naturelle du gouvernorat de Jendouba est situé dans une région isolée, à l'ouest de la localité de Ghardimou, dans la zone frontalière avec l'Algérie. La population qui y réside n'a pas accès à des services éducatifs, à des centres familiaux ou à une bonne connexion avec la ville la plus proche. La région compte un complexe scolaire de 357 élèves, à proximité duquel le jardin d'aventure a été aménagé en lieu de rencontre central. Les enseignants, les élèves et les habitants du quartier ont été impliqués dans l'aménagement du jardin. Ils se montrent très engagés dans l'utilisation, l'entretien et le développement du terrain en commun.

Kef : jardin de loisirs avec éducation à l'environnement pour les familles

A J'rissa (Kef), un jardin de loisirs naturels a été créé dans le cadre de BUNNT-CO, qui sert de lieu de rencontre pour les familles.

Dans la ville de J'rissa, touchée par la désertification et la destruction de la nature par l'exploitation minière, une oasis verte a été créée avec la participation des habitants* locaux. Ce sont eux qui s'occupent de l'entretien et de l'arrosage des plantes. Ce jardin a pour but d'offrir aux familles et aux enfants, dans un paysage aride, un bel endroit naturel pour se réunir et profiter de l'environnement. La plantation d'arbres de grande taille a permis de prévoir de l'ombre pour les étés chauds. L'importance de la nature est expliquée aux familles par des panneaux d'information, mais aussi par le simple effet de la verdure.